Au cours du briefing presse de ce dimanche 24 novembre 2024, le Vice-Premier ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Bihango, a fait un compte rendu sommaire de la mission d’évaluation de l’état de siege au Nord-Kivu et en Ituri menée par une délégation conduite par la Première ministre Judith Suminwa le week-end dernier.
Réagissant à la question d’un journaliste, le VPM de l’Intérieur a souligné qu’il n y a aucune corrélation entre cette mission d’évaluation de l’état de siège et le projet de la révision de la Constitution.
“Vous avez vous même fait état des spéculations. Moi j’aimerais ici souligner qu’il est déconseillé ; il faut eviter de gérer une nation, une République, sur base des spéculations. Si nous tous, de la façon la plus objective, analysons ces deux problématiques, nous constaterons que depuis plusieurs mois, peut-être même année, elles sont l’objet des débats sans avoir une corrélation quelconque. Depuis que le président avait levé l’option de mettre en place l’état de siège dans ces deux provinces, il y a eu des réactions et des retours au fur et à mesure que le gouvernement se présente devant le Parlement pour sa prorogation, pour qu’on lève cette situation d’exception. Le gouvernement Sama a eu plus d’une fois à descendre sur terrain pour évaluer parce qu’il y avait un besoin de certains de nos concitoyens, et de façon justifiée, à ce qu’on lève cet état d’exception qui, en principe, est mis en place pour une période de trois mois”, a-t-il déclaré.
Et de poursuivre : ” Donc, il est tout à fait normal que le gouvernement, dans sa responsabilité, se pose cette problématique pour pouvoir permettre à nos concitoyens de ces contrées de vivre dans les conditions normales. Il n’y a donc aucune corrélation. Sincèrement, en ce qui nous concerne, en ce qui concerne le gouvernement de la République, il n’y a aucune corrélation. Mais il y a des besoins. Il y a des appels de notre population qui nous interpellent et qui nous appellent nous le gouvernement à nous pencher sur ces questions. L’évaluation de cette situation d’exception sur laquelle ces deux provinces sont organisées aujourd’hui, il faut qu’on l’evalue. Il faut qu’on arrive à voir comment on peut leur permettre de retrouver une vie Constitutionnelle normale”.
Pour sa part, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a rappelé que cette mission d’évaluation est l’une des recommandations formulées par le Président de la République lors d’un Conseil des ministres ténu bien avant l’avènement de ce débat sur la révision Constitutionnelle.
“Permettez que je puisse sur cette question nous lire ce que le président de la République nous a dit au Conseil des ministres du 11 octobre 2024. Il n’était même pas encore question du meeting de Kisangani où le président de la République a parlé au sujet de la Constitution. Il demandait à la Première Ministre à engager à nouveau le gouvernement dans l’évaluation et la mise en oeuvre complétes des mesures d’assouplissements édictées, et par conséquent, assurer la scolarité des enfants et créer un environnement favorable au développement économique et à l’entrepreneuriat. Donc, il n’y a vraiment pas de corrélation entre ce sujet et la mission qui est dans l’ordre normal des choses suivant les orientations du président de la République “, a-t-il indiqué.
Le VPM Jacquemain Shabani a par ailleurs saisi cette occasion pour annoncer qu’une réunion de mise au point va être incessamment organisée à Kinshasa pour décrypter tous les mémorandums reçus des forces vives au Nord-Kivu et en Ituri. A l’en croire, c’est en ce moment là que les recommandations seront formulées à l’endroit du président de la République Félix Tshisekedi afin de prendre des mesures d’allégements.
Sans entrer dans le secret du chef de l’Etat, Jacquemain Shabani a indiqué que parmi ces mesures d’allégements, il faut s’attendre au retour progressif des autorités civiles dans la gestion de la province.
A l’en croire, dans les recommandations lors des consultations, certaines composantes de la société civile ont plaidé pour le retour notamment des assemblées provinciales dans ces deux provinces respectives. Ce, après avoir mis l’accent sur le plaidoyer des chefs coutumiers qui ont plaide pour la prolongation de l’état de siège.