Dans une interview accordée à la presse, le ministre de la Communication et Medias, Patrick Muyaya, a réagi à la tribune de l’ancien président de la République Joseph Kabila, publié le dimanche 23 février dernier par un média Sud-africain.
Le porte-parole du gouvernement a regretté qu’un ancien président de la République n’ait prononcé aucun mot de compassion pour la population de l’Est de la RDC meurtie par l’agression que subit actuellement le pays de la part du Rwanda.
« Un ancien chef d’État, ses premiers mots devraient être des mots de compassion, de solidarité pour des compatriotes qu’il a eu à diriger pendant de très très longues années. Ça devrait aussi être la condamnation dans les mots les plus fermes de l’agression », a-t-il fait remarqué.
Patrick Muyaya a, en outre, déploré le fait que Joseph Kabila a, dans sa tribune, mis en exergue la posture politicienne au moment où des centaines de congolais périssent sous les balles des rebelles de la coalition AFC/M23.
« Tout le monde a le droit de s’exprimer. Mais au regard de la situation actuelle du drame que connaît nos populations dans l’Est spécifiquement, ce n’est pas dans des postures politiciennes qu’un ancien chef d’État devrait sortir », a-t-il déploré.
Pour le porte-parole du gouvernement congolais, à travers sa tribune publiée le dimanche dernier, l’ancien président Joseph Kabila a tenté de légitimer une guerre d’agression démontrée par tous les rapports tant au niveau international qu’interne.
« Sa sortie, lui qui est coutumier du silence, ressemble à ce que tous les congolais ont dit en pensée qu’il vient légitimer une guerre d’agression qui est pourtant démontrée par les rapports de l’ONU et par tous les rapports des pays occidentaux, sans compter le rapport de nos propres services », a-t-il souligné.
Le ministre de la Communication Patrick Muyaya a par ailleurs indiqué que l’heure n’est pas, pour le gouvernement congolais, de verser dans des polémiques politiciennes au moment où des congolais meurent. Il a affirmé que le président Félix Tshisekedi cherche à résoudre le problème que Joseph Kabila aurait pu résoudrer durant ses 18 années de pouvoir.
« Ce n’est pas le moment de verser dans la polémique politicienne. Ici, nous voulons régler des problèmes qu’il aurait pu régler durant ses 18 années de pouvoir. Nous nous focalisons sur différents fronts militaire, diplomatique, économique, judiciaire pour nous assurer que nous donnons la réponse qu’il faut à ce conflit », a-t-il martelé.
Avant de clore son propos, Patrick Muyaya a rappelé à Joseph Kabila l’attitude que lui-même a eu vis-à-vis de cette guerre d’agression à l’époque où il était au pouvoir.
« C’est une malheureuse occasion, parceque si nous retournons à l’origine de ce conflit, nous regardons ce que lui-même en disait à l’époque, parce-que ce n’est qu’une récurrence d’une situation vécue, on ne le reconnaîtrait pas », a-t-il conclu.
Rappelons que dans sa tribune, Joseph Kabila a affirmé que le M23 n’est pas un mouvement anarchiste tel que Kinshasa le présente. Il a affirmé que la crise à l’Est de la RDC tire son origine dans la mauvaise gouvernance.