Le franc congolais, longtemps chahuté par une dépréciation constante face au dollar américain, amorce un redressement salué par tout le monde. Selon le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, cette reprise commence à se traduire concrètement par une baisse des prix sur le marché, redonnant ainsi un souffle d’espoir aux consommateurs.
Lors d’un briefing spécial tenu ce jeudi 23 octobre 2025, à Kinshasa, le porte-parole du gouvernement a tenu à rassurer l’opinion publique sur l’évolution de la situation économique.
« Les prix des biens de consommation courante commencent à baisser et le pouvoir d’achat des Congolais s’améliore progressivement », a déclaré Patrick Muyaya, soulignant que les effets positifs de l’appréciation du franc congolais deviennent désormais perceptibles sur le terrain.
Une monnaie nationale en phase de stabilisation
Depuis le mois d’août, le franc congolais s’est notablement renforcé face au dollar américain. Dans plusieurs points de change de la capitale, un dollar s’échange désormais autour de 2 200 FC, contre près de 3 000 FC il y a encore quelques mois.
Cette embellie, fruit de la discipline budgétaire imposée par le gouvernement, du renforcement des réserves de change par la Banque centrale du Congo (BCC) et d’une meilleure régulation du marché des devises, suscite un regain de confiance parmi les opérateurs économiques.
Les importateurs, longtemps contraints de gonfler leurs marges à cause de l’instabilité du taux de change, revoient progressivement leurs tarifs. Dans les marchés de Kinshasa, Lubumbashi et Goma, les prix de produits de première nécessité – notamment le riz, le sucre et la farine de maïs – affichent une légère baisse, signe d’une détente naissante sur le plan économique.
Un appel au “prix juste”
Patrick Muyaya a profité de cette tribune pour inviter les commerçants et détaillants à adopter des prix justes, en phase avec la réalité du taux de change.
« Stabiliser notre monnaie ne suffit pas. Il faut que cette stabilité profite réellement à la population. Ceux qui vendent des produits au quotidien doivent réajuster leurs prix », a insisté le ministre.
Le porte-parole du gouvernement a indiqué qu’une séance de travail s’était tenue le même jour avec le vice-Premier ministre et ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, afin d’harmoniser les stratégies de communication et de sensibilisation autour de la stabilité monétaire.
« Nous voulons que la population ait accès à une information claire et fiable sur l’évolution du taux de change et sur la tendance réelle des prix », a-t-il ajouté.
La vigilance citoyenne encouragée
Patrick Muyaya a également appelé les citoyens à jouer un rôle actif dans la défense de leur pouvoir d’achat en signalant les abus et en refusant les pratiques spéculatives.
« Il faut dénoncer ceux qui refusent d’appliquer les prix corrects malgré la bonne santé retrouvée du franc congolais », a-t-il exhorté, prenant pour exemple le secteur du transport, où les tarifs n’ont pas encore été ajustés malgré la baisse du prix du carburant intervenue à deux reprises cette année.
Selon lui, le président Félix Tshisekedi et la Première ministre Judith Suminwa suivent de près l’évolution de la situation et exigent que cette embellie monétaire se traduise concrètement dans le quotidien des Congolais.
« Le but ultime, c’est que la reprise du franc congolais se ressente dans les assiettes, dans les foyers et dans les transports », a conclu le ministre.
Une orientation présidentielle claire
Récemment, le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a réuni les ministres des Finances et du Budget pour évoquer cette même question. Il a instruit son équipe économique d’assurer un impact direct et visible de la stabilisation du franc sur le coût des denrées alimentaires, du transport et des produits pétroliers.
Le gouvernement s’est engagé à maintenir la rigueur budgétaire, à renforcer la transparence dans la gestion du marché des changes et à consolider la stabilité monétaire.
Une tâche de longue haleine, mais indispensable pour restaurer durablement la confiance dans la monnaie nationale et soulager le quotidien des ménages congolais.
