Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, est intervenu, ce mercredi 23 juillet 2025, au cours d’une conférence-debat organisée à l’Université de Kinshasa, sous le thème : « ‘Au coeur du processus de pacification de la RDC : comprendre pour agir – L’appropriation du narratif congolais par la jeunesse pour la construction d’une paix durable ».
Ce fut l’occupation pour le porte-parole du gouvernement d’expliquer aux étudiants tous les processus de paix auxquels la RDC s’est engagé et surtout de les sensibiliser à s’approprier l’histoire et à s’engager activement à la défense de la partie.
« Il ne peut y avoir de paix durable si la jeunesse ne s’approprie pas l’histoire et ne participe pas à l’écriture du présent », a affirmé Muyaya, avant d’encourager les jeunes à déconstruire les narratifs importés qui dépeignent le Congo uniquement à travers le prisme de la guerre, du chaos ou de la dépendance étrangère.
Et de poursuivre : « Cette guerre n’est pas seulement dirigée contre le président Félix Tshisekedi. Elle vise la souveraineté même de la RDC. Elle doit être résolue une fois pour toutes, et cela commence par la conscientisation de notre jeunesse ».
L’appropriation de l’histoire ne suffit pas. Le ministre Muyaya a par ailleurs appelé les jeunes à promouvoir un narratif congolais endogène, positif, ancré dans la résilience, les réussites locales, la culture, et les aspirations des Congolais eux-mêmes. Il a rappelé que le récit d’un peuple forge son identité collective, influence ses choix politiques et renforce son unité.
Le ministre a aussi encouragé les étudiants à s’éduquer sur les enjeux régionaux, à déconstruire les fausses informations véhiculées par les réseaux sociaux, et à s’engager activement dans la consolidation de la paix.
« Je voudrais aujourd’hui vous parler du processus de pacification de la RDC. Vous savez que nous connaissions un conflit depuis près de 31 ans. Il y a parmi vous des jeunes qui, depuis leur naissance, n’ont connu qu’un pays en guerre. Pour rappel, en 1994, à la demande de la communauté internationale, notre pays avait ouvert ses frontières pour accueillir les réfugiés rwandais. Nous nous souvenons tous du génocide rwandais, de triste mémoire, où des centaines de milliers de Rwandais furent massacrés. Malheureusement, la solidarité exprimée à l’époque par notre nation a été le point de départ des drames que nous vivons encore aujourd’hui », a-t-il fait remarquer.
Prenant la parole, le recteur de l’Université de Kinshasa, le professeur Jean-Marie Kayembe a salué cette initiative de sensibiliser les étudiants sur les accords de paix que le pays est actuellement en train de signer en vue du retour de la paix définitif notamment dans la partie Est du pays.
« Vous avez choisi de parler au cœur du processus de pacification. Et quel meilleur lieu qu’une université, où bat le cœur de la pensée nationale ? Quel meilleur interlocuteur que le cardiologue de l’information pour nous aider à décoder les vérités dissimulées, notamment autour des accords de Doha ou du positionnement américain dans la région ? Trop souvent, ces sujets sont discutés dans la sphère des réseaux sociaux, où chacun s’improvise expert sans maîtrise réelle. Aujourd’hui, nous avons eu le privilège de nous abreuver à la source, celle du savoir étatique et diplomatique. Qui, mieux que Patrick Muyaya – après le Président de la République et la ministre des Affaires étrangères – connaît les tenants et les aboutissants de ces accords cruciaux pour la paix en RDC ? », a-t-il conclu.
A la fin de cette messe scientifique et diplomatique, le ministre de la Communication et Médias a exprimé le voeux de voir le pays se doter d’un ambassadeur de paix dans chaque université, dans chaque quartier et dans chaque village.
Dans leurs interventions, des étudiants ont exprimé leur frustration face à un sentiment d’exclusion dans les processus décisionnels et à la marginalisation de leurs voix dans les médias traditionnels.
Le ministre a reconnu cette carence et a proposé la création de plateformes citoyennes et universitaires pour que la jeunesse puisse produire, diffuser et défendre son propre récit du Congo, en partenariat avec les médias publics et privés, mais également avec les membres du gouvernement par le canal de la radio Alma Mater émettant sur le campus de l’UNIKIN.









