Depuis bientôt un mois, la ville de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province, ainsi que quelques territoires environnants, sont plongés dans l’obscurité. Les ménages sont privés d’électricité, les hôpitaux subissent des perturbations dans leur fonctionnement, et les médias sont réduits au silence.
Interrogés ce 11 avril 2025 par RTNC.CD, quelques habitants de Mbuji-Mayi pointent du doigt les entreprises publiques responsables de la production d’électricité et de la distribution d’eau potable.
« (…) Nous sommes fatigués de nous plaindre à ce sujet. Imaginez-vous que nous allons bientôt totaliser un mois sans eau aux robinets, alors que nous recevons des factures salées de la part de la REGIDESO. Nous attendions que les autorités nous expliquent clairement ce qui se passe, mais malheureusement, aucune communication concrète. Nous profitons de votre micro pour faire savoir à nos autorités à Kinshasa, particulièrement au Cheef de l’État, Fatshi béton, que ça ne va pas au Kasaï-Oriental. Nous allons périr, la soif va nous décimer », a déclaré un père de famille ayant requis l’anonymat.
Et de poursuivre :
» Pire encore, nos épouses et nos filles sont obligées de quitter les lits tôt le matin pour aller chercher un simple bassin. Parfois, elles rentrent sans eau. Nous voulons l’implication de nos autorités au niveau national ».
Cette carence en électricité entraîne automatiquement une pénurie d’eau dans la ville. Les quartiers sont décorés de couleurs jaunes, et les hommes et femmes parcourent d’importantes distances, d’une commune à l’autre, à la recherche de cette denrée vitale.
Les inquiétudes se multiplient. Plusieurs personnes se demandent quelle est la véritable raison qui empêche l’accès à l’électricité. Les voix s’élèvent de partout : certains parlent d’un leadership faible à la tête de la province, comme le fait la société civile, tandis que d’autres accusent la léthargie des deux entreprises chargées de produire et de commercialiser l’électricité dans cette partie du pays.
À ce tableau sombre s’ajoute la recrudescence de l’insécurité. Chaque jour, des cas d’extorsion, de menaces et d’autres actes odieux sont signalés à l’égard de la population vivant dans cette obscurité infernale.
En dehors de quelques lampadaires solaires, on aperçoit quelques poches de lumière dans les résidences des officielles. Cependant, les deux grandes institutions de la province, l’Assemblée provinciale et le gouvernorat, sont également frappées par cette situation.
Signalons que si rien n’est fait en urgence, la ville de Mbuji-Mayi risque de faire face à une recrudescence des maladies hydriques comme le craignent certains esprits avertis.
Gédéon Kabamba