Le thème : «Intelligence artificielle, désinformation algorithmique et cybersécurité ; protéger les journalistes et le public dans l’environnement numérique», a été abordé par le Professeur Kodjo Ndukuma à la célébration de la 32ème journée mondiale de la liberté de la presse à Kinshasa.

Avant ses analyses de risque et ses solutions de cybersécurité dans le cadre de la gouvernance de l’IA, sa question centrale a été qu’est-ce que l’IA est en mesure de faire maintenant et dans le proche avenir par rapport à l’humain ?
En effet, a-t-il expliqué, l’humain n’a plus l’apanage de l’intelligence. Les machines peuvent reproduire aussi bien en mieux qu’à l’infini le savoir et le savoir-faire humain.
«On eut cru autrefois imprenables par la machine les métiers du savoir. On n’est plus dans l’assurance que la machine ne saurait supplanter l’expertise pointue, forgée par l’expérience, pétri par le talent et construite autour de la formation », a déclaré le professeur Kodjo Ndukuma.

Pour mieux étayer son argumentaire, il a évoqué la grève des traducteurs et interprètes des voix à Hollywood s’est portée contre les systèmes d’intelligence artificielle plus performant dans le domaine cinématographique.
Et de marteler : « c’est comme à l’ère de la première révolution industrielle, la mécanisation remplaçait les tripes et les muscles, tandis qu’aujourd’hui la quatrième révolution des objets connectés, de la donnée et de l’intelligence artificielle remplace des neurones humains ou s’interconnectent à des réseaux neuronaux. »
Poursuivant son intervention, il a précisé que plusieurs études révèlent des repères de bascule sociétale du fait de l’IA. Aussi, a-t-il épinglé, selon les estimations d’experts :
– « endéans les 120 prochaines années » (K. Grace et al., 2017), les robots remplaceront totalement l’humain au travail ;
– en 2024, les machines surpassaient déjà les tâches de traduction linguistique de l’humain ;
– en 2027, ce serait dans la conduite des camions ;
– en 2031, ce serait dans la rédaction de dissertation et dans la vente ;
– en 2050, aucun emploi non complémentaire à l’IA n’existera : « dans le futur, tous les gens qui ne seront pas complémentaires de l’intelligence artificielle seront soit au chômage, soit avec un emploi aidé. Pas 99% des gens. 100% » (Dr Laurent Alexandre, 2017).
Dans l’environnement numérique, a insisté le professeur Kodjo Ndukuma, l’humain est obligé de prouver qu’il n’est pas un robot, un agent électronique. Il passe des tests, face aux serveurs distants, devant attester des particulières habilités humaines qui demeurent encore inégalées par la machine.
Les domaines de l’IA sont immenses : assistants personnels, chatbots ou agents conversationnels parmi les humains dans les réseaux sociaux, robots compositeurs, robots-scénaristes, robots-chirurgiens, juges-robots, … « La population de ChatGPT a fait couler beaucoup d’encre, […] en ce qui concerne la rédaction des contenus ». Hélas, « autour […], tout un art du buzz, […] distrait d’une série d’enjeux moins spectaculaires que la perspective de robots super-intelligents menaçant l’humanité d’obsolescence voire d’extinction, mais néanmoins absolument actuels et cruciaux ». (H. Jacquemin et A. de Streel, 2017)
Il y a tellement de textes produits par l’IA qu’ont été inventés « [p]lusieurs outils en ligne permettant actuellement de détecter rapidement si un texte a été l’objet d’une rédaction par une intelligence artificielle », notamment : AI Text Clasiffier, Content at Sacle AI detector, Writer : un détecteur d’IA pour page web et texte brut, Originally.AI : un détecteur d’IA et de plagiat combiné payant, Copyleaks, GLTR : un détecteur d’IA avancé, Open AI dectector, Corrector App.
Durant ce panel, le professeur Kodjo Ndukuma a exposé tour a tour sur :
– la notion d’Algorithme
– la notion d’intelligence artificielle
– la desinformation : fakenews, infox, mésinformation
– la souveraineté informationnelle
– la cybersécurité
– les initiations comparées des stratégies législatives de lutte contre les cyber-infractions de diffusion, y compris dans les textes législatifs du 13 mars 2023 relatifs au Code du numérique et à la Presse, en République démocratique du Congo.
RTNC.CD avec Zoom Eco