Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a tenu, ce mercredi 8 octobre, un Spécial Briefing Presse sur le thème :
« Cohérence stratégique de la RDC dans le Processus de Washington : la paix comme préalable à l’intégration économique régionale ».
D’entrée de jeu, le porte-parole du Gouvernement a rappelé la présence du Chef de l’État à la dernière Assemblée générale des Nations Unies, tenue à New York, où la République démocratique du Congo a été valablement représentée.
« Cette année, bien au-delà de la symbolique du discours, la RDC a été élue membre non permanent du Conseil de sécurité. À ce titre, la ministre des Affaires étrangères a eu l’occasion de présider l’une des séances. Et le Président de la République, dans son allocution, a rappelé la nécessité de reconnaître le génocide perpétré en RDC », a déclaré Patrick Muyaya.
Revenant sur le refus de Kinshasa de signer le document consacrant la création du cadre d’intégration économique régionale, le ministre Muyaya a souligné que la position de la RDC demeure cohérente : pas d’accords économiques sans paix durable et définitive.
« C’est d’abord la paix définitive et durable, ensuite on peut parler de développement.
Cela aurait été mal compris que nous signions un accord créant un cadre d’intégration économique régionale alors que la pleine souveraineté n’est pas encore restaurée. Comment peut-on envisager de développer l’économie dans un contexte où, matin et soir, des populations sont assassinées et où la gouvernance par le crime s’est érigée en règle ? », a-t-il indiqué.
Pour le porte-parole du Gouvernement, Kinshasa estime que les conditions de paix ne sont pas encore réunies sur le terrain pour permettre la conclusion d’un tel accord. Il a précisé que cette position ne remet pas en cause le travail déjà accompli par les experts congolais.
« La paix est la première condition qui permet aux autres de se mettre en place.
Or, de ce que nous avons constaté sur le terrain depuis le 27 juin, le contexte n’est pas encore propice au retour de la paix. Le Président de la République est donc resté cohérent, et nos négociateurs à Washington ont fait le choix de ne pas signer. Cela ne signifie pas que le travail réalisé par les experts est perdu », a-t-il ajouté.
Et de renchérir :
« Notre position est restée cohérente. Le Président de la République l’a répété à plusieurs reprises : on ne pourra parler de paix, d’économie et d’intégration que lorsque la paix sera pleinement restaurée — une paix que nous voulons définitive et durable. »
Patrick Muyaya a, par ailleurs, souligné que la RDC demeure résolument engagée dans l’application de l’accord de paix signé à Washington. Il a ajouté que Kinshasa reste disposée à signer le cadre d’intégration économique une fois l’ordre opérationnel pleinement appliqué.
« Avec la tenue de la réunion du mécanisme conjoint de vérification entre les deux parties, celle du Comité conjoint de surveillance, et la mise en œuvre de l’ordre opérationnel, nous sommes pleinement engagés dans l’application de l’accord.
Si les dispositions prévues dans l’ordre opérationnel sont respectées, il n’y aura aucun problème pour signer le document. Dès que cette application produira les résultats escomptés, la signature du cadre d’intégration pourra être relancée », a-t-il rassuré.
Rappelons que c’est le 27 juin 2025, à Washington, que la RDC a signé un accord de paix avec le Rwanda, sous la médiation des États-Unis. Cet accord engage Kigali à un retrait complet et vérifiable de ses troupes du territoire congolais, ainsi qu’à la levée de ses mesures dites défensives.
Il prévoit également le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques au sein des FARDC et de la Police nationale, la mise en place d’un mécanisme conjoint de sécurité, ainsi qu’un dispositif garantissant le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités.
Dans son discours prononcé récemment à l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, a rappelé que le retrait des troupes rwandaises, la fin de leur appui au M23 et le rétablissement de l’autorité de l’État congolais sur toutes les zones occupées constituent des conditions non négociables.









