Ce vendredi 23 mai 2025, un message fort de paix et de respect des lois coutumières a été lancé par le gouverneur Lebon Kevani Nkoso lors d’un conflit opposant les chefs Sukusuku et Beketi du clan Mpama dans le groupement de Ntombenzale, à Inongo.
Ce message fait suite à l’atelier de renouvellement de la Commission Consultative des Règlements des Conflits Coutumiers (CCRCC) qui s’est tenu le 21 mai dernier dernier à Inongo.
Dans une interview exclusive accordée à RTNC.CD, le Chef de l’exécutif provincial, Nkoso Kevani Lebon, a exhorté les deux chefs coutumiers à respecter les principes qui régissent leur société.
« Je ne suis ni pour ni contre. Je suis au milieu. J’ai été surpris de voir deux chefs coutumiers du groupement de Ntombenzale présents dans la salle lors de l’atelier de la CCRCC. Mais au juste, que se passe-t-il ? Je n’ai pas trouvé de réponse satisfaisante. Depuis 2015, le chef Beketi et le chef Sukusuku continuent de se quereller, malgré toutes les décisions rendues publiques par la justice. Ils n’ont jamais su vivre en paix. Je n’ai jamais vu deux présidents dans un pays du monde. Dans tous les pays, il n’y a qu’un seul président pour l’État, un seul gouverneur pour la province, un seul chef de secteur pour chaque secteur et un seul chef de groupement pour le gouvernement. Je demande à mes très chers anciens (chefs coutumiers) de respecter les principes coutumiers afin de promouvoir la paix et la cohésion dans ma province. À défaut, la porte de la prison sera ouverte à quiconque troublera la paix établie dans le groupement », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter :
« Vous savez très bien que plusieurs conflits sanglants au Maï-Ndombe et ailleurs ont des origines coutumières et politiques. Ntombenzale est le groupement miroir en ce moment, étant donné qu’Inongo est le siège des institutions provinciales. Vous devez donner l’exemple ».
Outre ces deux chefs coutumiers, un autre responsable de Bolobo est actuellement incarcéré à la prison centrale d’Iyombe, en raison du non-respect des principes coutumiers qui engendrent des conflits.
Il convient de rappeler que les tensions entre ces deux autorités ancestrales remontent à l’investiture de Sukusuku en 2014, que Beketi qualifie de « frauduleuse ».
Notons enfin que ces deux chefs, qui continuent de tirer les ficelles chaque jour, sont apparentés. Leur conflit, au-delà des enjeux de pouvoir, soulève des questions sur la gouvernance et le respect des lois coutumières dans le cadre du fonctionnement des institutions traditionnelles.
