La question de la spéculation du franc congolais face à la devise étrangère faisait partie des sujets évoqués par le Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, lors du Briefing presse co-animé avec le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya ce lundi 12 août 2024.
Il annonce qu’une réunion sera bientôt tenue avec le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux pour voir dans l’arsenal juridique congolais, qu’est-ce qui est prévu quant à la répression de la spéculation du taux de change.
« Vous circulez à Kinshasa, le taux de change oscille entre 2840 à 2850 fc et 2855 Fc. Vous interrogez les statistiques de la BCC, on vous dit que le taux interbancaire est dans ces fourcehettes là. Comment expliquer qu’un grand distributeur des produits vivriers communiquent chaque matin à ses agents commerciaux un taux élevés? Mercredi 2870 fc, jeudi 2880 fc, vendredi 2890 fc. Bien au-delà de la fourchette du taux parallèle ou interbancaire. On va dire quoi ? Qu’il anticipe que le franc congolais va continuer à se déprécier et qu’il se protège ? Ou bien il spécule ? Oui il spécule. Il veut gagner sur le bien qu’il vend et sur le change », a fait démontrer le VPM de l’Economie.
Et au ministre Daniel Mukoko Samba de poursuivre : « Ce sont ces pratiques que nous dénonçons et que nous allons sanctionner de la manière la plus vigoureuse. Si vous vendez les poissons chaincards, faites les bénéfices sur ça. Arretez de spéculer sur le taux de change. Arrêtez de pousser le taux de change au-delà de ce qui se passe réellement sur le marché. Nous pensons que les importateurs avec leurs grands complices de bureaux de change, leurs complices dans certaines banques commerciales devraient arrêter de spéculer sur la valeur du franc congolais, en anticipant sa dépréciation ».
Rappelons que ce briefing était consacrée aux mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la vie chère en RDC lors du Conseil des ministres du 09 août dernier.
Ces mesures concernent neuf (09) produits importés entre autres: viande, volaille, poisson, poisson salé, lait en poudre, riz, maïs, huile végétale et sucre. Elles consistent in concreto en la suppression de tous les droits, taxes et redevances sur le maïs et la farine de maïs. Pour
les autres produits, il s’agit d’un total de 24 actes dont certains sont totalement supprimés, d’autres réduits de 5%, 25% et 50%.
Expliquant le bien-fondé de ces mesures, le VPM de l’Economie nationale a indiqué qu’entre les établissements publics bénéficiaires de ces prélèvements et la population congolaise, le gouvernement a privilégié l’intérêt général dans l’objectif de redonner du pouvoir d’achat aux ménages congolais.