Un élément de la police commis à la garde du Procureur de la République du parquet près le Tribunal de grande instance de Bongandanga, dans la province de la Mongala, a été retrouvé mort samedi 28 septembre dans son poste de garde.
Selon un magistrat contacté par la rédaction de RTNC. CD qui a requis l’anonymat, tout est parti d’un conflit d’intérêt entre les policiers et les magistrats.
« Depuis que Bongandanga a existé aucune structure judiciaire n’a existé. Pas de parquet et/ou tribunal. Les attributions des instances judiciaires étaient sous la seule coordination de la police. Et quand nous sommes arrivé pour installer le parquet, le colonel de la police trouvé sur place n’a pas été content. N’ayant pas le cachot pour garder les prévenus, nous avions sollicité pour qu’ils soient gardés dans leurs installations, le colonel a refusé. Pire encore, le colonel a ravi l’arme que détenait le policier qui assurait la sécurité du procureur et pendant la nuit de vendredi à samedi, les inciviques non autrement identifiés sont venus couper à la machette le policier qui a succombé sur ses blessures « , a-t-il relaté.
Face à une telle confusion, les magistrats nouvellement affectés à ce territoire de Bongandanga menacent de plier bagages si une solution urgente n’est pas trouvée par leur hiérarchie.
« Nous avons alerté les autorités au niveau provincial afin de trouver solution rapidement possible. Notre vie est en danger. Aujourd’hui c’est le garde du corps du chef, demain ça sera le chef ou un magistrat. Que les autorités nous viennent en rescousse sinon nous allons quitter cet endroit « , ajoute la même source.
Contacté, le colonel Roger Siswa, commandant en place, rejette toutes les allégations mises à sa charge. Il se dit étonné des propos tenus par les opérateurs judiciaires.
» Le travail se passe très bien depuis que le parquet est installé ici à Bongandanga. D’ailleurs, pour nous, la présence du parquet est un ouf de soulagement pour toute la population de Bongandanga et nous la police », s’est-il défendu.
Au colonel de poursuivre : »Le policier qui est mort était réellement dans son lieu de travail. Il est décédé là bas. La police ne connaît aucune raison sur son décès. Nous l’avons appris le matin comme tout le monde qu’un élément de la police a été abattu par les gens non autrement identifiés « .
Pour mémoire, le territoire de Bongandanga qui, de par sa superficie, couvre la grande forêt équatorienne et avec ses quatre secteurs, n’avait aucune instance judiciaire depuis son existence.
Les différends entre les habitants étaient jusque-là reglés par la police et le pouvoir coutumier. Certaines personnes recouraient même à la justice populaire.