La Libye est censée élire son président dans dix jours. Cependant, l’absence d’une liste officielle des candidats et les désaccords persistants entre camps rivaux font peser des sérieux doutes sur la tenue de ces élections à la date indiquée.
Le scrutin présidentiel annoncé pour le 24 décembre, premier du genre dans l’histoire du pays nord-africain et où près de 2,5 millions d’électeurs sont appelés à voter, est présenté comme l’aboutissement d’un processus parrainé par l’ONU pour sortir la Libye du chaos ayant suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
A dix jours de l’échéance, la campagne électorale n’a pas encore commencé et la publication de la liste définitive des candidats a été reportée sine die, rendant très improbable la tenue des élections dans les délais, bien que le gouvernement libyen se soit déclaré dimanche «prêt» pour les organiser.
Cela fait des semaines que le scénario d’un report se dessine. Parmi les ingrédients susceptibles de transformer cette échéance historique en fiasco, figurent une loi électorale contestée, un calendrier modifié pour repousser les législatives et des figures controversées se déclarant candidats.
Dans ce contexte, «les élections pourraient faire plus de mal que de bien en raison des profondes lignes de fracture sociétales et politiques», observe Jamal Benomar, ancien sous-secrétaire général de l’ONU et président du Centre international pour les initiatives de dialogue, cité par l’AFP.
“Trop divisés.
Que le scrutin soit reporté ou pas, les conditions pour des élections libres et équitables ne sont pas réunies, les Libyens étant trop divisés pour accepter ou s’entendre sur les résultats”, a déclaré Jamal Benomar.
Surmontant les années de guerre entre pouvoirs rivaux de l’Ouest et l’Est, un gouvernement intérimaire a été installé en mars pour mener à bien la transition jusqu’aux élections. Des questions de fond sont cependant restées en suspens jusque-là.
