La République Démocratique du Congo s’est positionnée mercredi comme la destination la plus compétitive du monde pour produire des batteries pour véhicules électriques, mettant en exergue le faible coût d’investissement sur son territoire.
« La RDC est la destination la plus compétitive au monde pour installer des usines de fabrication de batteries », dans la perspective de capter une partie des « 8.000 milliards de dollars » de revenus issus de la vente des véhicules électriques à l’échéance 2025, « 46.000 milliards d’ici 2050 », a plaidé le président congolais Félix Tshisekedi, à l’ouverture d’un forum pour le développement d’une chaîne de valeur africaine dans le secteur.
Ce « DRC-Africa Business Forum », prévu sur deux jours, a débuté en présence également du président zambien Hakainde Hichilema, de délégués de plusieurs pays (Maroc, Gabon…) ainsi que d’organisations comme la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD). Des firmes spécialisées comme Tesla, Bosch, Panasonic, etc. sont aussi représentées.
« Pour installer une usine de fabrication de batteries, il faut investir 117 millions de dollars aux Etats-Unis, 112 millions de dollars en Chine, 65 millions de dollars en Pologne », a expliqué le ministre congolais de l’Industrie Julien Paluku. En RDC, c’est « 39 millions de dollars », soit deux à trois fois moins que dans ces trois pays, a-t-il ajouté.
« La demande mondiale est estimée entre 144 et 250 millions de véhicules » qui ont besoin de batteries, a déclaré M. Paluku.
Ces chiffres sont tirés d’une étude de Bloomberg démontrant que « le coût pour le développement des usines de batteries est faible en RDC » et pourrait « ouvrir des opportunités pour le continent africain », a déclaré le représentant du groupe financier à l’ouverture du forum: « développer une chaîne de valeur des batteries et des énergies propres ».
Il faut s’assurer « dès le départ de la participation des nationaux au capital de ces entreprises communes » qui doivent être constituées par des « capitaux majoritairement africains », a plaidé Albert Yuma, le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), prônant un « protectionnisme africain » avant de « s’ouvrir aux autres ».
Avec l’installation d’une seule usine de batteries en RDC dès 2022, le pays peut enregistrer un bond de son taux de croissance, a espéré Nicolas Kazadi, ministre congolais des Finances.
Malgré ses nombreuses richesses minières exportées à l’état brut, notamment une réserve de 400 millions de tonnes de lithium et 25 millions de tonnes de cobalt, la population de la RDC vit en moyenne avec 1,25 dollar par jour.
Rédaction avec AFP