Les professeurs d’universités, les membres du corps scientifique ainsi que les différents chercheurs et les étudiants de département des sciences et techniques documentaires de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Kinshasa(UNIKIN) ont échangé samedi sur «la documentation et le développement des peuples», à l’issue d’une journée scientifique organisée à l’UNIKIN par ce département.
«Les sciences et techniques documentaires ont été négligées dans notre pays. Le public intellectuel comme non instruit n’a pas une bonne lecture ou perception de la documentation dans ses différentes spécialités et dans ses divers aspects», a dit le chef de département des sciences et techniques documentaires, le Pr Matthieu Abata Diabar-Sona , qui a circonscrit le cadre de l’organisation de cette journée scientifique.
L’information écrite, a-t-il souligné, semble souvent fastidieuse même pour les intellectuels voire les enseignants et que les mass medias audiovisuels ont paradoxalement ramené le public à la culture de l’oralité dont beaucoup de gens préfèrent plus entendre la radio et voir les images à la télévision plutôt que lire les écrits par eux-mêmes. Bien plus, a poursuivi, le Pr Abata , au lieu de se documenter par le support papier ou même numérique , beaucoup préfèrent se contenter des rumeurs ou des ouï-dire.
Cette journée scientifique, a fait savoir le chef de département, a constitué une occasion pour faire avancer la réflexion sur les sciences et techniques documentaires en général et particulièrement sur la documentation dans son sens le plus large, d’écrit servant de preuve ou de renseignement afin de dégager au-delà des idées reçues ,les ressources dynamiques propres à ces «sciences de l’écrit» et de booster par leurs multiples apports le développement du pays.
Il a formulé le vœu de voir le pouvoir public être mieux informé sur la façon d’utiliser rationnellement les résultats de recherche , avant de souligner qu’un peuple qui néglige ses bibliothèques , ses centres de documentation , ses maisons d’édition et ses archives lesquelles constituent la mémoire collective , ne peut à la longue que perdre son âme et donc devenir une coquille vide sur laquelle n’importe quel autre peuple peut marcher comme on le voit déjà en partie aujourd’hui.
Rareté de spécialistes en matière des sciences et techniques de documentation en RDC
Par ailleurs , le Pr Matthieu Abata Diabar-Sona a déploré la carence de spécialistes en RDC en matière des sciences et techniques de documentation devant prendre en charge cette question pertinente.
Il a, à cet effet, rappelé pour mémoire que dans toute la République , il n’y a que trois établissements d’Enseignement supérieur et universitaire du secteur public qui organisent ces sciences à savoir , l’UNIKIN par l’entremise du département des sciences et techniques de documentation qui a organisé cette matinée scientifique, l’Institut supérieur de (ISS/KIN) statistique par le canal de sa section des sciences et techniques documentaires et l’Université de Kisangani qui vient d’ouvrir en son sein, depuis quelques années, un département des sciences et techniques documentaires qui organise les enseignements en bibliothéconomie.
Il a annoncé à la communauté universitaire de son département que ce dernier va produire cette année académique ses premiers docteurs en sciences et techniques documentaires pour se mettre sur cette voie de renforcement de la formation des spécialistes en cette matière. Ils sont au nombre de trois candidats qui vont soutenir publiquement les thèses de doctorat.
Les sept thématiques abordées par les professeurs Bakualufu Badibanga et Mundeke Otom’si ainsi que les chefs de travaux Kayembe Tshibamba, Ekolo Adiaka, José Kasanji Djimbu et Maboso Ayembe ainsi que le bibliothécaire en chef de ce département, Kalala Mukoma, se sont penchées respectivement sur les thèmes ci-après: «Archives et fonctionnement des institutions », « L’impact de l’analyse du contenu documentaire», «Archives source d’histoire des institutions qui les ont créées», «Enjeux des maisons d’édition pour l’émergence de la RDC» , «Activité éditoriale comme baromètre du niveau culturel d’un peuple», «Concevoir les archives au 21ème siècle» et «université :Alma mater ou sedes sapietiae».
Organisation mardi prochain d’une journée culturelle à la faculté des lettres et sciences humaines
Par ailleurs, le Pr Léon Matangila Musadila a annoncé l’organisation mardi prochain d’une journée culturelle au sein de cette faculté. Cette journée, a-t-il indiqué portera sur la musique, la lecture des textes en langue portugaise et des questions qui préoccupent les étudiants de cette faculté.
Il a invité au nom de doyen tous les étudiants à venir nombreux participer à cette journée de rapprochement des cultures.
Le vice –doyen chargé de l’enseignement, le Pr Antoine Musuasua a félicité le département des sciences et techniques de documentation pour l’ organisation de cette activité scientifique dont les intervenants ont été à la hauteur des débats nourris avant de recommander aux participants de restituer à d’autres chercheurs la quintessence des thématiques développées. ACP